Ah que j'aurais envie moi aussi de le porter cet enfant qui est le nôtre !!!
Tous les jours il fait savoir à maman qu'il est dans son ventre. Je mets la main, c'est grandiose, c'est mon enfant là, dedans !!! C'est grandiose, mais ce n'est pas pareil que s'il était dans mon ventre. Je ressens déjà le lien qui l'unit à sa maman, ce lien charnel, la vie est en elle, il grandit en elle, elle l'aide à grandir, ils communiquent à chaque seconde, il sent le moindre de ses mouvements, la moindre de ses respirations, de ses battements de cœur, de ses émotions, il entend sa vie intérieur, sa voix, ils ne se quittent pas, il l'envoie aux toilettes toutes les cinq minutes quand il prend sa vessie pour un matelas d'eau, il lui comprime l'estomac et elle lui demande de changer de place et il ne faut jamais bien longtemps pour qu'il comprenne, elle a soudain envie de manger une orange, mais elle dit que ce n'est pas elle c'est lui, elle l'aime, il le sait il le sent, elle va lui donner la vie, le mettre au monde, ils vont souffrir ensemble, elle va lui donner le sein, il va la boire, il va la sentir, la reconnaître, il va retrouver son cœur et se rassurer tout contre sa poitrine, c'est tout ça une maman, et bien plus encore, c'est comme
ça, c'est la vie, c'est au-delà de tout une maman pour un enfant.
J'ai donné des millions de spermatozoides, un seul a suffi et puis j'ai eu fini. Certes, je la dorlote, je suis là pour elle, elle est le plus important, je lui caresse le ventre, je lui masse le bas du dos, le haut, la nuque, le visage, les pieds, les jambes, je l'aime, je les aime, je pose ma main sur son ventre, je pense fort au bébé, je lui envoie tout mon amour, tout et bien plus encore, je lui parle, je l'embrasse, je le caresse, et puis je vais aux toilettes et déjà je ne suis plus là, je vais faire un tour dans la cuisine, je vais travailler, je suis silencieux à côté de maman, je dors à côté de maman et je ne suis plus là, lui ne quitte pas mon esprit mais je ne suis plus là, jusqu'au prochain mot, la prochaine caresse. Et quand le col sera dilaté, qu'il faudra pousser, je serai là, tout à côté, donnant toute ma force, soutenant, perdu sans doute, le cœur qui bat la chamade, les yeux mouillés, sans voix, rempli d'émotions, submergé, mais je ne lui aurais pas donné la vie, je ne lui donnerai pas le sein, mais je lui ferai sentir ma chair, je sentirai la sienne, je me remplirai de son parfum, je lui ferai écouter mon cœur, je lui dirai qui je suis, tous les jours, je lui dirai que je l'aime, je le lui ferai sentir, je le regarderai dormir, je lui donnerai le bain, je lui changerai les fesses, je sentirai son caca le prendrai même en photo, je me laisserai devenir gaga parce que le temps sera venu d'être une maman à mon tour, à ma façon comme je peux, comme un papa, pour la vie à jamais là pour lui. |
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Je me vois comme une personne handicapée, mon handicap ne me permet pas d'être une maman, mais je vais me rattraper en étant papa.
Etre papa en acceptant de ne pouvoir être maman, c'est
ça
aussi devenir papa ?
