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Merci et bonne lecture !


extrait le brochet

Le Brochet


Mon père, hier, c’était un gros con.
Je me suis demandé comment il pouvait être mon père. Un père c’est bien censé aimer son fils, merde ! Il avait tant changé ces derniers temps. Et puis maman qui semblait toujours d’accord avec lui dès qu’il s’agissait de moi. Il l’avait ensorcelée ou quoi !? Elle était toujours de son côté. J’avais même l’impression qu’elle commençait à prendre son relais. Mais (...)

           

 

 

extrait retrouvailles

Retrouvailles


Bientôt une heure que j’attends, inconnu parmi les inconnus.  Nous sommes tous là, rassemblés, partageant le même espoir de voir apparaître un visage familier de derrière les portes automatiques. Elles nous font front, nous défient presque, préviennent un interdit : je me demande ce qui pourrait bien se produire si je me décidais à les franchir pour me rapprocher de mon visage familier à moi. Mais j’attends, immobile et impatient.
J’observe aussi. Je joue à composer des paires ou des petits groupes. J’essaie de rassembler ces étrangers qui vont se retrouver avant qu’ils ne se soient reconnus.
(...)

           

 

 

extrait la grande cascade

La grande cascade


J’écoute cette chanson. Celle qui raconte notre histoire. Deux guitares et un piano, nous deux réunis au cœur de mes pensées. Il n’y a pas de paroles, juste une mélodie. Les cordes, à l’unisson, sont tour à tour euphoriques, nostalgiques, allègres, mélancoliques. Tu es loin mais je te touche de mon souvenir. La musique m’envahit. Mes yeux se ferment. Mon regard se pose sur toi et nos visages s’illuminent de ton sourire. Je caresse ta fossette de ma bouche et remonte jusqu’à ton oreille. J’y susurre qu’il me manque déjà un peu de toi, tu n’es plus là. Nous n’avons partagé qu’un instant, celui que chante "La grande cascade". (...)

             

  

 

extrait la femme de la plage

La femme de la plage


S
amedi, seize heures, le soleil assomme. A l’ombre d’un parasol de plage et assise sur une serviette qui recouvre le sable chaud, elle scrute l’horizon.

La plage est encore vierge de touristes. L’été, encore jeune, est déjà chaud. Au loin, le ressac des vagues est le silence. La quiétude du lieu ne semble pas être de saison. Demain l’agitation générale s’imposera en règne estival. Cris et jeux d’enfants, dérobées de sable, joies et querelles familiales, sifflets des maîtres nageurs sauveteurs, pralines à Jojo, … Demain seulement.
(...)

            

 

 

extrait la lettre oubliée

La lettre oubliée


Le mois dernier je me suis fâché avec ma grand-mère parce que je ne suis pas passé lui dire bonjour. C’est vrai, je ne suis pas passé lui dire bonjour. C’est vrai, j’aurai pu. Je ne lui avais pas dit être au village pour l a journée pour réparer les câbles du téléphone après l’orage de la veille. Justement, je n’avais pas pu le lui dire. Les lignes étaient toutes hors-service. J’avais pensé qu’elle n’en saurait rien et que par conséquent elle ne m’en voudrait pas d’être rentré directement chez moi sans lui avoir fait la bise, après tout un aprèm sous la pluie. Après une semaine de cavale et de nuits raccourcies. On était vendredi et, dimanche, on mangerait ensemble. Alors… (...)

            

  

 

extrait à ma place

A ma place
Histoire d'un divorce

Mon copain Pierre, mon copain depuis toujours, m’a fait beaucoup de peine. Je l’ai vu tout seul dans la cour de l’école, la tête basse, rentrée dans les épaules. Ses pieds envoyaient valser les gravillons en signe de grand désespoir. J’avais bien vu quand nous étions rentrés en classe que quelque chose n’allait pas. C’est le genre de chose que l’on ressent, que l’on peut voir sur un visage. Je l’avais vu sur son visage. Il le cachait maintenant dans la cour de récré. Il avait envie d’être seul, sinon il serait venu jouer avec les copains. Je suis quand même allé le voir, j’avais envie de comprendre. Il avait pleuré, je l’ai vu dans ses yeux. Je ne lui ai rien demandé. Il m’a dit de lui-même ce qui avait coulé sur ses joues. (...)

            

   

 

extrait picnic

Picnic


J
e me souviens des picnics de mon enfance. L’herbe verte et ces fleurs jaunes que l’on appelle bouton d’or. Pour savoir si nous aimions le beurre, je cueillais une de ces fleurs que je plaçais sous nos mentons. Si un reflet jaune apparaissait, alors nous aimions le beurre. Ma peau restait rose, mais j’ai toujours aimé le beurre. Maman l’achetait à la ferme. Directement produit par Monsieur et Madame Duchemin. C’est marrant parfois les noms de famille qu’ont les gens. Duchemin en un seul mot, mais je ne pouvais m’empêcher d’en voir ou plutôt d’en entendre deux. Et je m’imaginais toujours Emile et Georgette au bout du chemin. (...)

            

 




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