Cinéma : Du vrai à l'écran

Une vraie histoire, une histoire vraie aussi.
Un film qui s'imprime, qui laisse une trace quelque part en soi, en moi en tout cas. En vous ?

Into the Wild. Vers l'inconnu en fait, l'inconnu sauvage, l'autre monde, vierge d'homme. Vers l'inconnue nature, la vraie, pour y découvrir sa propre nature, sa nature d'homme. Into the wild, introspection d'un jeune homme qui recherche le sens de la vie au travers d'un voyage initiatique, vers ailleurs, vers un autre monde, le sien, le véritable ; pas celui que semble lui offrir la société en tout cas. Non seulement, road movie, pour de vrai, sur les routes bitumées de l'Amérique des 90's, mais aussi road movie spirituel dans les méandres de l'esprit, de l'âme du jeune héros. On le suit aisément, partageant ses vraies rencontres et ses pensées les plus profondes. On s'y attache aussi. On découvre, ressent, vit tour à tour son insouciance, sa grande conscience, son courage, sa volonté, son évidence, son amour, vrai, authentique, humain. Il est humain et il touche l'humain qui est en nous. Alors, on se prend à l'aimer, comme on aime au cinéma. Puis comme on aime dans la vie. Une vraie histoire, vous dis-je.

Un vrai réalisateur aussi. Sean Penn. Il n'en est plus à son coup d'essai et il s'impose aujourd'hui comme l'un des tout grands réalisateurs de demain. D'aujourd'hui déjà. Il donne à ce film une qualité, une image, un art de filmer, de montrer qui ne peut laisser le spectateur de côté. Certes cette Amérique-là, l'Alaska, est si belle. Mais il va au-delà de la beauté sauvage d'un pays qui en recelle. Il nous laisse aussi entrevoir la beauté des hommes. Certes les acteurs font le travail, mais le directeur, le metteur en scène, l'homme se tient à leur côté, les accompagne, les guide, leur permet sûrement aussi de trouver en eux ce qu'ils nous livrent alors. De vraies émotions. Je vois encore Jan, Catherine Keener, me regarder à travers ses lunettes noires, noires, noires pour cacher ce que tout le reste de son corps montre. Vince Vaughn est méconnaissable en Wayne. Le vieil homme vers la fin du film, Mr Franz, Hal Holbrook. On s'attache aussi vite à lui qu'il ne s'attache à Alexandre Supertramp - Christopher McCandless, Emile Hirsch. La scène du départ d'Alex vers le nord, tout est dit. Le rayon de soleil en haut de la coline de pierres. Le père d'Alex, William Hurt assis au milieu de la route. Kristen Stewart, l'adolescente à la guitare.
Je voulais aussi mentionner l'arrivée - le retour - d'Alex dans une grande ville, et la nausée que Sean Penn
nous faire ressentir à travers sa caméra. On se sent soulager de quitter cette ville avec Alex, comme Alex.

Je vous ai donné envie, alors je vous laisse aller voir le film.
Ou alors, lisez d'abord le livre (je ne sais pas ce qu'il vaut, mais l'histoire est vraie, le livre ne peut pas être mauvais) de Jon Krakauer, Voyage au bout de la solitude.

Into the Wild, j'y repense encore...




Créer un site
Créer un site