Allemagne et Football : Quand le foot fait oublier Adolf

Fier de son pays

Ici, on nous dit fiers, nous francais, fiers de notre pays.
Ici, en Allemagne.
Ici, en Allemagne
certains m'envient cette chance d'être francais, parce que fier de mon pays.


Il semble que les allemands ont dans les gènes l'interdiction d'être fiers de leur pays. En fait ils ne l'ont pas dans les gènes, ils l'ont dans l'histoire, celle de leur pays, vous savez... c'est encore et toujours lourd à porter, on sent toujours la culpabilité peser sur leurs épaules, inscrite dans leurs gènes. Ce serait déplacé, mal vu, politiquement incorrect. C'est inimaginable, impossible d'être fier de ce pays, parce que cela impliquerait d'être également fier de ce qui fait honte, de ce qui fait mal, du mal. On comprend alors mieux la difficulté, l'impossibilité. L'Allemagne est un pays fédéral, un peu à l'image des Etats-Unis, où chaque "Land", région, se différencie des autres par sa politique, parfois par ses lois, par sa langue même (j'y reviendrais une autre fois), par sa vie parfois. Il devient dès lors plus facile pour les allemands d'être fiers de leurs Lands, régions, l'histoire commune du pays semblant appartenir à l'ensemble dans son ensemble mais pas aux unités qui forment cet ensemble, ce pays. Les bavarois sont donc fiers de leur Bavière, comme les francais de leur France et deviennent tout à coup des hommes comme les autres, citoyens du monde fiers de leur terre.

Mais...

Le football passe par là et les allemands s'engouffrent dans la brèche footballistique. Le championnat d'Europe de football 2008, l'Euro, a commencé samedi, l'Allemagne y a fait son entrée dimanche et cela fait dèjà une semaine que les drapeaux noir-rouge-jaune ont fleuri, partout. Dans les publicités glissées dans nos boîtes aux lettres tout d'abord et puis bien vite dans la ville. Drapeaux hissés à un mas dans le jardin, drapeaux pendux aux fenêtres, aux balcons. Drapeaux flottant aux fenêtres des voitures. Ici, personne ne peut ignorer l'Allemagne du foot qui redore le blason de la nation en Autriche-Suisse (pays organisateurs du tournoi), un peu comme à chaque sortie de la Mannschaft (équipe nationale) lors de compétitions internationales, où le jeu fait oublier pendant 90 minutes l'Histoire. Ici, l'Euro, personne ne s'en "foot" et tout le monde se "foot" pendant ce temps d'Adolf, sûrement parce qu'il était nul au foot. Les allemands le temps d'un Euro de foot, se trouvent une raison d'être fiers de leur pays (à moins que ce soit juste de leur équipe). Et j'ai l'impression que ca leur fait du bien de le pouvoir à leur tour. C'est déjà ca !...

Allez la France, allez les Bleus !!!
Et si tout va bien, on se donne rendez-vous en Finale... ;-)
NB : texte écrit sur un précédent blog avant le premier match des Bleus, on sait aujourd'hui que la France contrairement à l'Allemagne ne sera pas au Rdv, hm... 8(





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