Cadeauter : offrir un cadeau... offrir du plaisir

Qu'y a-t-il dans le cadeau que l'on offre ? (précision linguistique : on ne dit pas "cadeauter un cadeau", mais bel et bien "offrir un cadeau", cadeauter se suffit à lui-même, attention donc au pléonasme, notamment du fait que dans l'euphorie d'un cadeautage, il n'est pas rare de se laisser envahir par les émotions du moment et de glisser sur la peau de banane que laisse parfois traîner la langue francaise aprés s'être régalée... "alors il te plait le cadeau que maman vient de te cadeauter..." Buzzzzzer ! ... que maman vient de t'offrir !)

noeuds

Considérant qu'offrir "quelque chose" à quelqu'un c'est aussi (et avant tout) lui offrir du plaisir, ca vaut tout à coup le coup de faire un cadeau ! (notez que nous auions pu dire sans aucun problème "de cadeauter quelqu'un", c'est au choix, un peu comme le cadeau !) Le cadeauté se voit alors recevoir un objet (on va dire que le "quelque chose" est un objet quel qu'il puisse être) et du plaisir. Vous noterez que je ne dis pas un plaisir mais du plaisir, ce qui rend la chose (le plaisir en l'occurrence) bien plus importante, enveloppante (comme du papier cadeau ou un manteau qui tient chaud). Un cadeau ca donne chaud au coeur, ca réchauffe, ca tient chaud, aussi (avec ou sans papier cadeau d'ailleurs et que ce soit un manteau ou pas, il y a même parfois des cadeaux qui tiennent plus chaud qu'un gros manteau).
Le cadeauteur quant à lui recoit autant (parfois bien plus, suivant les cadeauteurs) que ce qu'il donne. Eh oui, n'omettons pas de considérer que faire plaisir c'est aussi se faire plaisir ! C'est se faire plaisir à plusieurs reprises même !
Comment ca : "Comment ?"
!?

> Voyez donc par vous-même :
Maman, ma chérie, ma grande soeur adorée, mamie, ma meilleure amie, ma petite fille chérie (non je ne cadeaute pas que les femmes, mais je les aime tellement que je les prends en exemple ici, comme un cadeau que je leur ferais toutes à la fois) fête bientôt son anniversaire. Ou Noel (pas de tréma sur le "e" pour le clavier allemand, hm...) approche. Ou l'envie de cadeauter quelqu'un se manifeste soudain en moi. Bref, ca va pas tarder à cadeauter, et rien que le fait de le savoir je ressens déjà du bonheur. Eh ! J'ai encore rien fait que ca commence déjà. Vous voyez ! Et c'est pas fini...
Vient le temps de la réflexion, quel cadeau, en fonction de quelle personne, pour offrir un maximum de plaisir, parce que mon plaisir de cadeauteur se voudra proportionnel au plaisir du cadeauté. J'y pense et je me réjouis déjà du plaisir que je vais offrir avec.
Et puis quand j'ai trouvé dans ma tête (ou pas, d'ailleurs), je vais chercher l'objet. C'est souvent une quête intensivement riche, avec en point de repère l'idée, la certitude même d'un bonheur à venir. L'objet trouvé est ensuite ramené chez moi, tel un trophée que l'on se réjouit de bientôt offrir. Parfois même il arrive que le cadeauteur réalise lui-même l'objet en question et le plaisir est alors immense. Le sourire ne quitte plus les lèvres, le sang chargé des cellules du plaisir d'offrir irrigue l'ensemble d'un corps en joie. En harmonie même.
L'objet acquis ou bien, réalisé, vient l'étape de l'emballage. Le double emballage. L'emballage à proprement parler du cadeau avec son papier qui tient secret, qui tient en haleine, qui fait monter le plaisir et puis l'emballage de celui qui emballe et qui s'emballe, le cadeauteur donc (oui, euh... c'est quand même mieux d'emballer ses cadeaux soi-même, c'est un manque à gagner que de laisser faire la vendeuse qui fait peut-être plus joli, mais avec beaucoup moins d'amour, hein !...). L'emballage de ses doigts, l'emballage de son coeur, l'emballage de ses yeux qui voient déjà le cadeauté qui découvre le paquet emballé, l'emballage du sang dans ses veines, celui-là même qui s'est rechargé des cellules de plaisir (Comment ? Dans ce cas-là on dit pas "emballage" mais "emballement" !? Non, mais dites-donc, vous croyez vraiment qu'on dit "cadeauter" ?...)
.
Suit l'attente du cadeautage (moment où le cadeau va être offert, donc). Plus ou moins longue... certains cadeauteurs pouvant s'y prendre très à l'avance. Cette attente est ponctuée d'envolées brèves de plaisir quand l'oeil tombe par hasard sur le paquet cadeau, caché ou pas, ou quand les idées viennent se perdre là où le paquet attend, dans un coin de l'esprit et du coeur, ou quand l'attente se fait trop longue pour le cadeauté, voire le cadeauteur, et que le sujet du cadeautage est abordé, ou quand... ou...

Enfin vient le moment tant attendu ! Vous savez, oui vous savez. Que l'on soit cadeauteur ou cadeauté, généralement le sang transporte le plaisir, il sait bien faire. Il arrive même quelques fois, longtemps après le cadeautage, de repenser ou de reparler du cadeau et du plaisir, car l'un ne va pas sans l'autre. Le cadeau n'est parfois plus (un concert, un vase cassé, un gâteau, ...), mais le plaisir est resté, comme par magie. Par amour sans doute.


Par ailleurs, parfois, le cadeau est inattendu, parce que pas d'anniversaire, pas de Noel, rien, le calme plat annoncé. Mais Monsieur rentre à la maison bouquet à la main, sourire aux lèvres, ou que Madame cache dans son dos et dans son sourire une plaque de chocolat noir 85% de cacao, parce que Monsieur aime aussi les fleurs mais préfère le chocolat, alors il se dégage de ces instants des volutes de plaisir qui font briller les yeux et battre le coeur, pour chacun à la fois, parce que l'autre a pensé à soi, parce que l'on vient de dire je t'aime.
Je parle de Monsieur et Madame, mais loin de cette relation-là, le cadeau inattendu produit les mêmes effets, quels que soit les protagonistes. Je t'offre un cadeau Papa, parce que je t'aime et que je pense à toi, parce que je voulais te le dire, je voulais que tu le saches, je voulais que tu aies du plaisir. Et de mon côté le plaisir est aussi grand. Ou alors, je recois un cadeau d'une amie, parce qu'elle a pensé à moi, parce qu'elle voulait me dire je t'aime, elle voulait que je le sache, que j'ai du plaisir.  Et je me réjouis dès lors qu'elle s'en soit donné par la même occasion tout autant.

> Cadeauter, ou offrir un cadeau, c'est donc offrir quelque chose à quelqu'un tout en lui procurant du plaisir et en s'en procurant soi-même, avant, pendant, après, pour longtemps encore, pour toujours. C'est peu, c'est beaucoup, c'est rien mais tellement tout.


Mais dites voir, c'est bientôt Noel ! :-)

En même temps on s'en fout, y en a pas vraiment besoin.
peter camenzind


> La semaine dernière, Jacqueline, une amie, m'a envoyé un paquet par la poste : des livres et du plaisir avec, celui qui fait sourire et qui tient chaud. C'était bien d'ouvrir le paquet et de découvrir le trésor.

cadeau papa

 

> Aujourd'hui, j'ai envoyé à mon papa un CD fait maison, avec les échographies de son petit-enfant, et un petit coeur rouge en bois, pour lui faire plaisir. C'était bien de faire le paquet en pensant à lui.

 

 

 




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